Encore une médecine de plus ?! 😯
L'allélopathie vient de allêlôn = réciproque ou l'un et l'autre, et de pathos = souffrance ou affection.
On en déduis donc "les affections des uns et des autres"
C'est l'ensemble des interactions biochimiques réalisées par les plantes pour interagir (germination, croissance...) entre elles ou avec des micro-organismes (bactéries, mycéliums...).
Dans son étymologie, on peut entendre la connotation négative des interactions plutôt concurrentielles entre les plantes ; cependant aujourd'hui on y comprendre aussi les interactions utiles ou positives des plantes entres elles (coopérations).
Ces interactions se font par l'intermédiaire de composés dit "allélochimiques".
Ce sont souvent des métabolites secondaires (non essentiels pour la vie de la plante au contraire des métabolites primaires).
Ils sont exprimés par les racines (exsudation), par les parties aériennes (lixiviation, volatilisation...) ou enfin par la décomposition des éléments organiques (feuilles mortes...) abandonnés par la plante, au sol.
La connaissance de l’allélopathie chez les végétaux est connue depuis plus de 2000 ans, elle sera ensuite définie et qualifié par son nom actuel "allélopathie" dans les années 1930.
Un pépiniériste Allemand du nom de "Borner" a observé dans les années 50, que les replantations de pommiers, dans d'autres vergers, ne se mettaient à pousser que 2 ans après l’arrachage des premiers pommiers ayant vécus au même endroit.
Il identifie après plusieurs recherches, des molécules issues des racines de l’arbre qui inhibe le développement des nouveaux arrivants.
Aujourd'hui sur les 400 000 composés recensés, seulement 3% ont été étudiés.
Ainsi l'allélopathie est connue de par son utilisation dans les cultures agroécologiques, pour inhiber les adventices et ainsi améliorer les conditions d'épanouissement des plantes cultivées.
Tout cela avec moins d'interventions humaines et moins d'intrants minéraux, chimiques ou autres...
La moutarde utilisée pour calmer la repousse des plantes spontanées entre deux rotations de cultures, ainsi que pour assainir le sol des éventuels ravageurs (bactéries, champignons, nématodes...) qui se seraient installés en trop grand nombre... (action des composés glucidiques soufrés comme biocides).
Bien-sûr ceci est une technique qui sera utilisée seulement dans certaines situations, l'essentiel étant de respecter au mieux son environnement et ses cultures afin d'éviter tout déséquilibre et donc tout besoin de rééquilibrage important par la suite.
Mieux vaut agir dès que possible sur l'équilibre du terrain en apprenant à interagir avec, que de devoir intervenir sur la guérison de gros désordres intervenus suite à des interactions abusives du milieu...
Les résidus de graminée les plus allélopathiques seraient : le sorgho, le seigle, l'avoine, l’orge, le triticale, puis le blé.
Les résidus de maïs n’ont pas d’effet allélopathique.
Certains essais rapportent que le seigle serait plus allélopathique que l’avoine.
Un des composés allélopathiques les plus connues est l’acide férulique.
Il inhibe la croissance des racines, ralentit la capacité de photosynthèse des plantes et couplé avec d’autres molécules, il inhibe la germination.
Il est issu de la dégradation des pailles pour la plus grande partie.
En se dégradant, les pailles de graminées sont colonisées par des champignons.
Certains champignons produisent une grande quantité d’acide férulique, c'est un moyen pour eux de gérer la quantité de plantes autour de leur lieu de pousse.
Les pailles fraiches de graminées sont peu allélopathiques.
Par contre, au fur et à mesure de leur dégradation, les champignons colonisant les pailles augmente l’effet anti-germinatif.
Le pic d’allélopathie dépend de la température et surtout de l’humidité.
Il advient généralement 1 mois après la moisson.
Les effets allélopathiques d'une plante ne marchent pas sur toutes les plantes.
Certaines seront insensibles, là où d'autres fonctionneront comme si de rien n'était...
Elle est tellement complexe dans sa composition et par les nombreux phénomènes qui la compose, qu'elle reste très souvent mystérieuse pour la plus part d'entre nous.
Maintenant elle nous montre avec grande facilité, quels sont ses grands axes de fonctionnement et les lois qui la régissent, sans même tout devoir connaitre d'elle, il nous suffit d'y entrevoir les grands axes principaux et de nous en inspirer !
A nous d'observer et d'apprendre à ses côtés !
By "Cheminement végétal"