En tant qu'êtres humains (hétérotrophes) nous avons besoin de nous nourrir d'autres matières organiques ou êtres vivants, pour vivre et nous épanouir. Qu'en est il pour les végétaux ?
Le sol : contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, ne correspond qu'à un petit pourcentage de la nutrition de la plante (0,3% de la nutrition globale, avec de l'eau et des sels minéraux), cependant il participera beaucoup au maintien de la plante (par les racines bien ancrées dans le sol), aux ressources en eau (essentielle et vitale à son hydratation), aux partenariats et symbioses avec les micro-organismes vivant dans le sol (champignons, bactéries, protozoaires, vers de terre, collemboles...) et bien d'autres... Maintenant pour ce qui est de l'apport en minéraux, le sol reste un fournisseur important pour la plante.
Les zones de retenues d'eau : Ces zones sont exploitées particulièrement par des végétaux aquatiques (vivant en contact permanent, immergé ou émergé avec l'eau), ces réserves d'eau, permettent aux plantes vivant dans les environs terrestres, de profiter de l'infiltration lente de cette eau dans le sol (permettant ainsi une sécurité d'hydratation pendant les périodes de sécheresses).
L'atmosphère ou air ambiant : C'est ici que se passe la plus importante partie de la nutrition et de l'évolution de la plante. Cette zone est exploitée à 99,7% par la plante, afin de créer sa propre matière et nourriture (photosynthèse). La plante utilise l'eau et le CO2 contenu dans l'air pour le transformer en O2 et glucides grâce au rayonnement solaire. Et oui ! les végétaux comme tous les êtres photosynthétiques ou chimiosynthétiques, sont autotrophes (se nourrissent et créent leurs propres substances, à partir des minéraux ou du rayonnement solaire). On retrouve bon nombre de ces éléments (minéraux) dans l'atmosphère qui nous entoure, et les plantes savent en tirer profit !
99,7% environ des éléments nécessaire à leur croissance se trouvent dans l'atmosphère. Maintenant pour que ces réactions et procédés métaboliques se déroulent fluidement et avec efficacité, l'apport en minéraux facilement assimilables du sol est lui aussi primordial, même si les quantités nécessaires sont moindres.
La nutrition se joue sur différents axes, celui des micro-nutriments (vitamines, minéraux, oligo-éléments...), macro-nutriments (glucides, acides aminés, lipides organiques...) ; les premiers servant à la nutrition de l'infiniment petit et l'autre servant à la nutrition et à la création de l’infiniment grand.
L'arbre pour exemple, va récupérer une bonne partie des ses besoins macro-nutritionnels dans l'atmosphère, créant ensuite sa structure, son énergie et ses extras... La partie vivante de l'arbre à échelle microscopique est maintenant nourrie en partie de macro-nutriments (glucides, acides aminés...), mais aussi beaucoup de micro-nutriments qui vont servir à nourrir les cellules végétales, les organites de ces mêmes cellules, ainsi que d'autres micro-organismes essentiels à la vie de l'ensemble. Cette micro-nutrition elle apportera à l'arbre des actions anti-biotique, anti-inflammatoire, défensives (tanins, phénols...), messagères, activatrice ou inhibitrices de croissance, meilleure division cellulaire, meilleur assimilation...
L'idée étant de comprendre les besoins de base d'un végétal (de l'eau et un sol vivant, une exposition au rayonnement solaire suffisante, ainsi qu'un espace de contact avec l'atmosphère important (accès oxygène, dioxyde de carbone, azote...).
Certains sols, ayant été malmenés, risques de présenter des problématiques d'asphyxies, de structures ainsi que d'accessibilité aux nutriments qu'ils contiennent ... Pour ces raisons, les priorités d'actions seront mises sur sa régénération (par la pratique de différentes techniques, méthodes), afin de lui redonner de quoi s'exprimer, se connecter et ainsi accueillir à nouveau la vie en son sein.
J'en profite pour partager une trouvaille scientifique qui date un peu maintenant mais qui a beaucoup de sens aujourd'hui pour faire ses choix de relation au vivant
Nos végétaux vivant essentiellement en symbiose avec d'autres êtres (champignons, autres micro-organismes...), se retrouvent à échanger avec eux une partie de leur production nutritive et métabolique (environ entre 10 et 30%). En échange leurs partenaires leurs fourniront d'autres avantages, correspondant aux joies des relations mutualistes.
Prenons la direction des zones cultivées de manière intensives, les productions sont dites souvent supérieurs de 20% grâce à l'apport de certains engrais à diffusion rapide ou moyenne. La trouvaille se trouve juste ici ! En réalité cette augmentation de production correspond à l'arrêt de la symbiose ou de la relation de partenariat avec les autres protagonistes, privilégiant ainsi un partenariat avec cet apport abondant voir surabondant d'éléments nutritifs (venant des engrais apportés).
C'est donc un arrêt du système relationnel naturel (diversifié et essentiel à l'épanouissement du vivant dans sa forme la plus spontanée), et une création de dépendance de la plante aux apports nutritifs artificiels des êtres humains qui la cultive... pour obtenir un rendement final 20% plus productif...
Pertes
des liens mycorhiziens, rhizobiums...
des nombreuses connexions diversifiées avec l'environnement naturel et sa richesse.
d'autonomie et d'adaptation aux changement climatique de la plante, qui attend qu'on la nourrisse et qu'on la multiplie pour s'adapter...
de notre propre lien au vivant, privilégiant ainsi les rapports contrôlés, artificialisés amenant à la dépendance...
Demande toujours plus importante en énergies, en ressources et en argent pour faire face aux besoins grandissant des plantes issues de cette relation de dépendance à l'humain et détaché du vivant... (plus précisément pour compenser le manque crucial des apports du milieu naturel et sauvage d'origine, car notre plante vient de là elle aussi).
Penser remplacer le vivant sous sa forme la plus pure et noble issu de milliards d'années d'évolution, en contrôlant et en rendant dépendant tous type de vie sur terre ; me parait dévoiler un problème important d'humilité et de confiance envers la vie, chez celui ou celle qui agit pleinement décider en ce sens...
C'est un peu comme couper la branche sur laquelle on est percher pour penser la placer autrement ensuite...
A chacun d'entre nous maintenant de choisir la voie qu'il souhaite emprunter et nourrir... 🙂 Les répercussions étant de plus en plus perceptibles à l'avance...
Revenons maintenant à notre nutrition végétale. Vous l'aurez compris, ce site n'a pas pour vocation d'inciter les lecteurs/trices à acheter des engrais ou amendements industriels, ou à nourrir les plantes à la béquée (comme on dit chez nous), mais plutôt d'amener un maximum d'entre nous à prendre connaissance des tenants et des aboutissants de chaque situation ; afin d'agir en conscience et de cheminer vers une relation au vivant riche et épanouie dans l'échange mutuel.
Maintenant approchons de plus prêt nos chers composants nutritifs essentiels, afin d'en comprendre un peu mieux leurs rôles à chacun.
Un oligo-élément : nécessaire en quantité très faible, il est indispensable à la vie d'un organisme et est souvent issu de sels minéraux.
Un minéral : Substance chimique cristalline, formée par un processus géologique. Utilisable ensuite par tout un ensemble d'organismes vivants.
P - Phosphore : Il participe à la synthèse structurelle de molécules biochimiquement importantes, et aide en majorité au développement racinaire, à la formation des fleurs et des graines de la plante.
K – Potassium : Il joue un rôle dans la qualité de la circulation de sève de la plante, mais aussi dans le bon fonctionnement des stomates et empêche donc la plante de faner trop vite en cas de stress.
N- Azote : L’azote entre dans la composition des protéines, des enzymes et des acides nucléiques,- dont l’ADN. Composant important de la chlorophylle, il est essentiel au développement de la plante, car sans chlorophylle, pas de photosynthèse, donc pas d’autotrophie et donc pas de plantes, ni de vie animale sur terre…
Mg- Magnésium : Rôle important dans les transferts d’énergie, et la synthèse des protéines. Il est nécessaire à la synthétisation de chlorophylle (représente 20 à 25 % du magnésium total de la plante situé dans les chloroplastes), ce qui le rend indispensable en tant que nutriment secondaire de la plante.
C- Calcium : Il est responsable de la production des tissus végétaux ainsi que de nombreuses autres fonctions, dont une qui est celle de la cohésion des parois cellulaires. Sa présence dans le sol est essentielle à son équilibre.
S- Souffre : Joue un rôle important sur la qualité et quantité nécessaire de protéines dans la plante (car composant de 6 acides aminés). Sur la protection contre les agressions fongiques. Indispensable à la fixation symbiotique de l'azote chez les Légumineuses et autres fixatrices. Indispensable aux plantes de la famille des Crucifères... Participe à la photosynthèse...
Fe- Fer : Minéral essentiel, il joue un rôle important dans la photosynthèse, la respiration, l’assimilation et la fixation d’azote et dans la synthèse de l’ADN.
Mn- Manganèse : Il est utile pour la photosynthèse, la croissance de la plante et l’absorption des nitrates (notamment chez le maïs…), il est souvent combiné à d’autres nutriments comme le fer, le molybdène…
B- Bore : Il intervient dans le métabolisme des glucides, et la synthèse des protéines, il joue aussi un rôle clef, dans le transport du calcium au sein de la plante. Il participe à la synthèse des parois de la plante et à la division cellulaire (création de nouvelles cellules). Il est donc important lui aussi.
Si- Silicium : Il améliore la résistance à la sécheresse, et aux autres types de stress que peux vivre la plante. Il améliore l’absorption de certains nutriments ou fertilisants organiques. Il optimise la photosynthèse et participe à la germination des plantules. Il a tendance à renforcer la structure de la plante (cellulosique, comme ligneuse), permettant ainsi une meilleure resistance aux agressions exterieures (vents, grêles, ravageurs...).
Zn- Zinc : Il est surtout indispensable dans les premiers stades de vie de la plante. Il participe à la l'immunité contre de nombreuses maladies, à la taille finale de la plante, à la précocité de la floraison et la bonne maturité des fruits ou graines... Grande influence dans les procédés d'oxydoréduction de la plante...
Tous les éléments dont nous venons de parler, sont rendus assimilables pour les végétaux grâce à tous les organismes microscopiques vivant sous terre et sur terre et grâce aux interactions entretenus entre chacun d'eux et pour l'ensemble.
La vie est donc nécessaire pour améliorer les chances qu'une plante s'épanouisse, s'adapte et nous le rende à son tour.
Comme dans chacun de ces articles, je prends un joyeux plaisir à relier moi aussi tous ces éléments entre-eux, et cela m'amène occasionnellement à reprendre certains de mes articles précédent afin de leur appliquer une légère voir importante mise à jour en fonction des besoins.
La seule constante sur notre planète étant l'inconstance des choses, je pense qu'il est normal de se remettre en question dès que nécessaire afin d'améliorer bon nombre d'éléments dans nos vies à chacun, et ainsi s'améliorer l'ensemble !
By "Cheminement végétal" Déc 2023