Le trognage ou étrognage, est une technique ancestrale de taille, qui consiste à couper la partie apicale de l'arbre choisi (la partie haute) ; dans le but de le stimuler voir de la forcer à produire de nouveaux rejets grâce à ses bourgeons dormants (les bourgeons secondaires de sécurité).
Produire de manière plus importante sur le même arbre
Produire de la biomasse pour le sol, grâce à la taille importante et ensuite régulière possible
Produire du fourrage pour les animaux d'élevage en quantité
Production de bois rapide et rectiligne grâce à la vigueur de l'arbre (perches, poutres...)
Limitation de la concurrence lumineuse avec les autres végétaux environnant
Structuration orientable de l'arbre trogné (plessage, artistique, paysagisme...)
Action de rajeunissement de l'arbre en quelques sortes, par l'action de trogner
Stimulation des autres végétaux autour, à la suite des tailles (syntropie)
Amélioration de l'état des plaies d'anciennes tailles ou d'intempéries passés
Amélioration de la durée de vie du sujet taillé ainsi régulièrement
Participer à améliorer la biodiversité (cavités du tronc, amendement sol, perchoirs, maintien du sol...)
Libérer de l'espace dans les lieux de petite taille
Et bien d'autres...
La plupart des essences de feuillus peuvent être taillés en trogne, à l’exception de celles qui ont une croissance très lente, ou qui supporte mal les tailles sévères, tel que le Noyer, les fruitiers à noyaux, et la plupart des conifères.
Environ 70 à 80 % des arbres sont donc capables de supporter la trogne.
Les plus connus et les plus vigoureux dans ce domaine sont
Les Saules (blancs, cendrées, marsaults...)
Les Erables (champêtres particulièrement, bien que le sycomore l'accepte)
Les Noisetiers, vigilance cassants...
Les Frênes (excelsior, dimorphe...)
Les Chênes (les marcescents sutout)
Les Muriers (blancs, noirs, platanes...)
Les Tilleuls (à petites feuilles, grandes feuilles, argenté...)
Les Ormes
Les Platanes
Les Charmes
Les Hêtres
Les Châtaigniers
Les Marronniers
Les Peupliers noirs
...
L'idée étant de commencer par semer, repiquer ou utiliser un arbre forestier ou champêtre déjà existant
Pour le repiquage, un jeune plant à racines nues (avec un beau chevelu, c'est important !) de 60cm de haut suffit, même plus petit, tout dépend des croyances et des possibilités ou besoins
Laisse votre arbre s'installer, durant 1 ou 2 ans en fonction de sa pousse, à part si il a toujours été là et qu'il est bien enraciné
Quand le diamètre du tronc de l'arbre atteint les 3 à 5 cm, on peux commencer la pratique de la trogne
On va choisir (en fonction de nos besoins et de la structure du lieu ou pousse l'arbre) de tailler son houppier (sa partie haute, contenant feuilles, branches, charpentes) à la hauteur décidée.
Cela s'effectue proprement et avec délicatesse, on visualise les futures zones de développement et on coupe sans écalements (sans arracher ou écorcer l'arbre). Le but est de lui donner le maximum de chance de repartir et de bien recouvrir ses plaies.
Ensuite on laisse à nouveau l'arbre faire ses repousse et se rééquilibrer.
Puis on enlève les nouvelles pousses qu'on ne souhaite pas voir se développer et on laisse les autres s'épanouir (là aussi en fonction des besoins)
Au bout de quelques années (3 à 5 ans ou plus en fonction de ce qu'on souhaite) on peux répéter les tailles d’entretien ou de rajeunissement. A chaque nouvelles tailles, on va récupérer de plus en plus de matière (branches, perches, feuilles...)
Et voilà ! Votre arbre est à présent trogné et aujourd'hui il vous apporte beaucoup et ne demande qu'un petit entretient en échange qui lui permettra de continuer de bien se développer et s'épanouir.
A savoir, que les arbres les plus anciens sur tronc unique recensés, sont très souvent des arbres trognés !
C'est à nous de revoir notre compréhension de l'environnement et de la vie.
Ces arbres ont développé ces capacités après avoir vécus des catastrophes importantes (tempêtes, séismes, inondations, volcans, incendies, herbivores, xylophages (insectes se développant dans le bois des arbres)...)
En créant ces interactions de perturbations envers certains de nos arbres, nous participons à continuer de les stimuler.
Bien-sûr il n'est pas utile de le faire sur chacun de nos arbres, cela dépend d'un choix qui est avant tout personnel ; agissons en conscience et gardons à l'esprit que c'est avant tout la nature qui nous montre la voie !
By "Cheminement végétal"